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Pourquoi ne voit-on que le négatif ?


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N’avez-vous pas remarqué à quel point nos discussions, notre regard, nos pensées sont attirés spontanément vers ce qui ne va pas ? Nous sommes tous concernés par ce que l’on nomme « le biais de la négativité ». Pourquoi notre cerveau fonctionne-t-il de cette façon ? Et comment aller à contre-courant de ce penchant naturel ?

« J’aimerais avoir un message un peu positif à vous transmettre. Je n’en ai pas…Est-ce que deux messages négatifs ça vous irait ? »

Woody Allen

Un cerveau branché en mode (–)

Le phénomène ne date pas d’hier. Il n’est pas non plus apparu en même temps que les médias et leur lot de mauvaises nouvelles, même si ces derniers renforcent automatiquement « le biais de la négativité ».

Nous sommes conçus depuis l’apparition d’homo sapiens pour être génétiquement capables de nous défendre en cas de danger imminent. Notre cerveau archaïque a permis à nos ancêtres de survivre à bien des déconvenues !

Aussi, notre mode d’éducation en a aussi rajouté une couche (et plus particulièrement tout ce que nous avons emmagasiné comme informations avant sept ans, une période de vie sans filtre), en soulignant ce qui ne va pas plutôt que nos forces, nos talents et tout ce qui fonctionne bien.

Mais aujourd’hui, notre mental se branche bien trop facilement en mode « menace », alimentant des peurs qui n’ont souvent pas lieu d’être. Effet stressant garanti ! Si bien que nous mémorisons en priorité les données négatives, au détriment de celles qui font du bien. Bonjour les répercussions dans nos prises décisions et nos jugements… Nous ruminons, procrastinons, fuyons, râlons, nous dévalorisons …

Cela vous parle ? Heureusement, ceci n’est pas irrémédiable, encore moins fatal. Mais il est temps d’appuyer sur la touche Reset.

mental-transformation-isabelle-deprez

« Une personne optimiste ne refuse pas de voir le côté négatif des choses ; elle refuse de s’attarder dessus »

Alexander Lockhart

Les neurosciences pour un nouvel éclairage

Martin Seligman, le père de la psychologie positive, et tous les héritiers de sa discipline, à travers différents tests, ont démontré à quel point ce qui est négatif nous attire et marque plus profondément que le positif. Voilà pourquoi tant de lecteurs lisent par exemple Closer ou d’autres magazines qui nourrissent leurs pages de potins et malheurs d’autrui… Nous aurions tendance à nous attarder plus longtemps sur les images éveillant des pensées ou sentiments tristes et effrayants plutôt que joyeux… Voire à foncer tête baissée vers ce qui génère malaise ou critique…

Bonne nouvelle : Les sciences cognitives ont étudié le phénomène et ont montré qu’il est possible d’inverser la tendance, et ce à tout âge. Même s’il faut s’armer de patience, de persévérance et de volonté, chacun peut changer son regard sur les événements et son mode de pensée. Tout en sachant que les moments positifs requièrent plus de temps pour s’ancrer dans la tête (5 à 20 secondes) que les moments négatifs.

« Peut-être que c’est ça ma recette, occulter tout le négatif et les choses qui peuvent m’envoyer dans une gamberge un peu trop noire. »
Omar Sy

Un cerveau reprogrammé en mode (+)

Le cerveau, ce merveilleux ordinateur, a cette plasticité étonnante qui lui permet d’évoluer à tout moment.

Si on met le focus de façon répétée sur une information précise, on le muscle en quelque sorte, pour l’entraîner à mémoriser plus facilement telle ou telle information. Le sachant, voici quelques astuces :

  • Faites les choses en conscience en éliminant le pilotage automatique. Observez votre mode de pensée sans vous juger et redirigez vos idées vers des choses positives.
     
  • Rédigez tous les jours dans un carnet 3 à 5 actions positives arrivées dans votre journée.
     
  • Agissez dans la durée (savez-vous qu’il faut en moyenne trois semaines pour ancrer une nouvelle habitude ?) et recentrez-vous aussi souvent que nécessaire en ciblant tout ce qui relève du beau.

Et en mode stratège !

  • Saturez votre inconscient d’éléments positifs !
     
  • C’est possible, oui, en balayant simultanément les encombrants, je veux parler de ces irritants qui polluent vos journées, de ces réalités qui vous collent au plancher ! Un cerveau en mode stratège comprend qu’il convient de focaliser son attention sur ses zones d’influence, c’est-à-dire celles où des actions sont possibles. Puis d’attendre que le vent tourne : il tendra à portée de main le plumeau qui époussettera les derniers résidus encombrant votre territoire d’action.
     
  • Parlez à votre ego en le rassurant. L’exercice peut sembler bizarre mais vous observerez très vite un drôle de phénomène : son silence. Vous pourrez alors reprendre les rênes sur vos pensées.
     

Vous avez les clés. A vous de jouer !

Isabelle Deprez


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